dimanche 25 novembre 2007

AP : 1. Vengeance : Chapitre 2

2
Vivez bien. C’est la meilleure des vengeances.
Le Talmud


Plume :

Elle était partie en pleine nuit, discrètement. Elle avait peur. Encore un dernier regard à son ancienne vie et elle prit résolument le chemin de la forêt. Elle devait disparaître. C’était la seule chance pour sauver le bébé. Elle serrait contre elle le nourrisson. Le froid se faisait plus intense et elle frissonnait sous sa cape légère. Encore une fois, l’envie lui prit de faire demi-tour pensant à la douceur du feu et à un lit moelleux. Elle baissa les yeux sur l’enfant. Elle savait où était son devoir. Elle devait protéger la petite. Et pour cela, il fallait fuir. Elle ne serait jamais en sécurité parmi les siens.

Maÿcentres :

C’est miraculeux comme un simple bout de papier peut vous ouvrir des portes. Bien sur, ils se sont méfiés. Celui qui avait dit me connaître m’a questionné « D’où tiens-tu ça ? »

J’ai une bonne mémoire des visages mais dans la pénombre, je ne l’avais pas reconnu alors je me suis approché. En effet, ses traits ne m’étaient pas inconnus et puis j’ai été aidé parce que j’avais entendu son nom

« Je tiens cette marque de confiance de l’Adarii Glace, protecteur des terres de Taegaïan. Il me l’a remis avant de quitter Archuleta. Si vous voulez jeter un coup d’œil. Miroir c’est bien cela ? »
Miroir faisait partie de l'équipage des Taegaïan. Je l’ai aperçu une fois à Archuleta. Il pilotait un vaisseau d'une belle taille pour un peuple soi disant contre la technologie. Il accompagnait Pluie qui était venue ronchonner sur Terre. Je ne l’ai pas vu souvent, il a peu quitté le vaisseau si ce n’est pour les entretiens d’usage. Il a paru plus confiant quand il a vu que je le reconnaissais mais il a tout de même scruté le document avec la même application que celui qui m’avait ouvert. Par contre, la jeune fille n’y a même pas jeté un coup d’œil
« Et c’est tout !" s'est-elle exclamée. Un Sy de Vengeance s’amène avec un bout de papier et vous ne dites rien ! Qu’est-ce qui vous fait dire que cette ordure n’ira pas nous dénoncer auprès du président ? »

Miroir a tenté de la calmer sans succès « Calme-toi, Les Adarii n’accordent pas leur confiance à n’importe qui. " lui a-t-il dit

"On parle d’événement vieux de plus de quatre ans. Synshy a pu le racheter depuis. »

Je n’ai pas apprécié qu’on me parle ainsi. Je n’ai pas pu m’empêcher de la rabrouer

- Ce que j’ai fait ses quatre dernières années ne vous regarde sûrement pas jeune fille. »

L’infirme m’a soutenu « Ca suffit gamine. Les Adarii ont des moyens de s’assurer de la fidélité de leurs collaborateurs. Ne le harcèle pas ainsi. » Il s’est ensuite tourné vers moi avec un sourire peu avenant « Un Sy qui prête allegeance aux Adarii, voilà qui est intéressant ». Il m’a tourné autour telle une hiène. « Il t’a tatoué ? »

- Non, bien sur que non ». Je n’aurais sans doute pas du faire preuve d’une telle répugnance mais c’était plus fort que moi. L’idée que quelqu’un ait pu me scarifier me révulsait. Je savais que c’était une coutume fréquente sur les mondes peuplés de primitifs et que les hommes et les femmes de Plume gravaient leur appartenance à leur terre dans leur chair. Une pratique barbare. Jamais je ne l'aurais accepté mais il est vrai que Glace m’avait fait préter une sorte de serment et y repenser me donnait la chair de poule. J'étais prêt à tout à l'époque pour acquérir plus de pouvoirs au sein de la confédération et j'imaginais que son soutien pourrait m'être utile. Si j'avais su qu'il renoncerait à sa place, j'aurais sans doute agi differemment.
Certaines voix restaient méfiantes :

« Qu’est-ce que tu viens chercher ici Sy ?

- Dans un premier temps, des informations. Certains détails me laissent à penser que le Maÿ président Synshy fait preuve d’un peu trop de prétention. Je suppose que vous avez entendu son dernier discours ? » Je dois dire que je suis asez fier de mon entrée en matière, les mettre sur un tel sujet les a fait sortir de leur réserve. En particulier Cannelle

« Celui qui affirmait haut et fort que Plume était maintenant entièrement soumis à son commandement ? Dans ses rêves oui.

- Dois-je comprendre qu’il n’a pas mis la main sur les terres Adarii comme il le prétend ?

- Allez savoir ! Ca m’étonnerait En tout cas, il ne pourra jamais me faire croire que le peuple le considère comme un libérateur.

- Vous voulez dire qu’aucun d’entre vous n’est rentré sur Plume voir ce qu’il s’y passe ?

Plume :

« Pourquoi le bébé ne serait-il pas en sécurité parmi les siens ?

- Chut.

- Pendant des heures, elle erra sans but, s’enfonçant de plus en plus profondément dans la forêt. La faible lueur d’une toute petite lune lui permettait à peine de voir où elle mettait les pieds, les ombres de ses arbres immenses l’effrayaient mais c’était eux aussi qui les protégeaient. Ce serait peut-être leur seule protection à l’avenir. A l’aube, épuisée, elle aperçut l’ombre d’une habitation et elle se blottit contre un tronc rugueux. Un volet battait aux rythmes des rafales de vent mais nulle lumière ni chaleur n’en sortait.

Maÿcentres

« On ne demanderait pas mieux que de retourner sur Plume mais les voies d’accès sont bloquées. Miroir et Crayon ont tenté de forcer le barrage. Ils se sont fait remballer à la Plate-forme. Trop dangereux qu’ils disent. Parait qu’il faut sécuriser le périmètre ou des conneries du genre.

- Mais vous êtes originaire de Plume, ils ne peuvent pas vous empêcher de rentrer chez vous ?

- Ils ne se gênent pas. Ils ont entouré la plate-forme d’un champ protecteur.

- La plate-forme entière !

Même les Maÿcentres ne possédaient pas une protection de si grande envergure. Vengeance oui mais il date des guerres de Conquêtes.

- La plate-forme entière oui. Bon, du bricolage, un vaisseau de belle taille pourrait peut-être le traverser et les gros Exploreurs des contrebandiers ne doivent même pas le sentir mais notre petite navette y a rebondi pitoyablement.

- Alors aucun d’entre vous n’a approché Plume depuis plus de quatre ans ?

- Non, Les derniers à y être passé sont Crayon et Miroir, alors que Synshy venait juste d’accéder au pouvoir. »

J’avais obtenu une information importante. Synshy coupait les communications entre Plume et les autres mondes au point d’empêcher leurs propres ressortissants d’y entrer. J’en ai appris bien plus encore quand la jeune fille s’est offusquée des propos de Cannelle. « Comment, personne n’a approché Plume. Et moi alors ! »

Plume

« Ce n’était qu’une cahute abandonnée. Elle soupira de soulagement et entra. L’unique pièce était sombre mais elle aperçut une vielle paillasse recouverte de poussière. N’en pouvant plus, elle s’allongea et s’endormit.

- Et le bébé ?

- Quoi le bébé ? Il dort, lui.

- Il n’a pas faim ?

- Tu en poses toi de ses questions. Non, il n’a pas faim et surtout, il sait que sa gouvernante est très fatiguée et il veut être gentil avec elle. Je peux continuer ?

Donc, la gouvernante s’était endormie serrant contre elle le nourrisson.

- Tu comptes vraiment les endormir en leur racontant des histoires terrifiantes ? Ils vont faire des cauchemars. »

La gouvernante Plumeau leva les yeux des trois enfants étendus sur des couvertures à l’ombre d’un manguier. A quelques pas, la gouvernante des enfants du Maître artisan Cristal faisait de la broderie, une petite fille endormie la tête sur ses genoux.

- Mais non, elles ne font pas peur mes histoires. » lui dit Plumeau « N’est-ce pas qu’elles ne font pas peur ?

- Non », dit la petite fille les yeux brillants.

« Non, » dit un des garçons à ses cotés beaucoup moins assuré.

« De toute façon, je ne fais plus de cauchemars » lança la petite fille pleine d’entrain malgré la chaleur et l’heure propice pour la sieste. « Quand, je sens qu’un cauchemar arrive, je lui dis de s’en aller et à la place, je me fabrique une monde rigolo avec pleins d’animaux.

- C’est cela oui » dit sa gouvernante nullement convaincue. « Bref, je peux continuer ?

- Oui Plumeau, tu peux continuer » dit la petite fille

Maÿcentres

Cannelle a relevé les yeux vers le haut de la grotte d’un air désespéré et s’est remis à marmonner « Elle se tait jamais celle là. »

A vrai dire, il ne parle souvent qu’en marmonnant mais il a repris plus fort, comme s’il était en colère « Je crois que c’est pas Cashir qui intéresse le Sy. De toute façon, Cashir, tout le monde s’en fout. »

J’ai pensé que son exaspération tenait surtout au fait qu’elle parlait trop. Une jeune écervelée peut devenir une bonne source de renseignement aussi je me suis interessé à elle et j’ai voulu la flatter. Je me suis même forcé à la regarder ce qui n’était pas évident car elle tout en elle relevait de la provocation.

« Si j’ai bien compris, vous venez de Cashir ?

Elle a acquiesçé

« Cashir, c’est bien le plus grand territoire de Plume. J’ai entendu dire que c’était une succession de vallées verdoyantes toutes plus agréables les unes que les autres ».

J’avais dit cela dans l’espoir de la calmer mais elle est devenue rouge d’indignation.

« Cashir n’est pas un territoire. Il ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Nous sommes campagnes libres et nous en sommes fiers. Cashir, nous l’avons forgé de nos mains. Nous n’avons pas attendu sans rien faire que des magiciens nous bâtissent des cités. Nous n’avons jamais dépendu de personne nous.
Une voix a soufflé : « Sauf des Maÿcentres et de Vengeance »
Et la jeune fille s’est tournée vers celui qui avait prononcé ces mots et a commençé à l’invectiver d’une façon peu convenable, heureusement dans une langue que je ne maîtrise pas. Le ton est monté quand elle a répondu dans la même langue. J’ai tenté de remettre mes idées dans l’ordre. Je connaissais le terme de campagne libre. Sur
la Planète Saphir, c’est ainsi qu’étaient désignées les régions sur lesquels les Adarii n’avaient pas de contrôle. Je pensais que ce concept n’existait pas sur Plume.

« Je ne voulais pas vous vexer. Vous avez quitté Cashir voila longtemps ?

- Ca fait six mois maintenant. »

Je n’en revenais pas. Dans un instant d’espoir, j’ai pensé avoir en face de moi quelqu’un au courant de tout.

« Alors vous savez ce qu’il se passe sur Plume !

- Bien sur, je le sais. Les hommes des mondes extérieurs. Enfin de la confédération de Vengeance et des Maÿcentres comme on dit ici ont envahi Cashir. Ils exploitent nos artisans, nous obligent à travailler pour eux et le tout dans des conditions déplorables. Soi disant pour nous protéger des contrebandiers. » Elle sortit encore sûrement une injure dans sa langue.

« Vous voulez dire que les produits de luxe issus de Plume qu’on retrouve ici sont issus de Cashir ?

- Oui, ils nous exploitent.

- Vous voulez dire qu’il n’y a rien en provenance des autres… » Je me repris « en provenances des territoires Adarii ?

- Qu’est-ce que j’en sais moi ?

- Mais si les mondes extérieurs comme vous dites avaient envahi Cashir, les Adarii ne seraient-ils pas venu les aider. S’ils en avaient la possibilité ?

Quelqu’un s’est indigné « Et puis quoi encore. C’est la base du concept de campagne libre : Se débrouiller seul. S’ils ne sont pas soumis aux lois Adarii, il n’y a pas de raison qu’ils bénéficient de leur protection ni qu’ils viennent nous seriner leurs problèmes.

- Et quand ils ont une merde ils sont bien content de nous trouver » reprit la jeune fille

« D’après ce que j’ai compris, il s’agissait plutôt de récupérer ce que vous leur aviez volé. »

J’en ai appris beaucoup ce soir-là. Apparemment, Synshy aurait envahi Cashir et exploiterait ses ressources pour les revendre sur les marchés de luxe des Maÿcentres et de Vengeance comme produits issus de Plume ce qui est vrai même s’ils ne viennent pas des terres Adarii comme tous le pensent. Au sujets de ces territoires, pas d’informations supplémentaires. En tout cas, l’idée qu’ils commercent avec les Maycentres est de moins en moins probable. Quel pouvoir Synshy a sur eux ? Difficile à dire.

Les Adarii sont puissants mais face à la confédération, il ne font pas le poids. S’ils avaient les moyens de vaincre Synshy, pourquoi ne l’aurait-il pas aussi chassé de Cashir ? En tant que campagne libre, ils doivent se débrouiller seul mais j’imagine mal les Adarii supportant la présence de la confédération si proche de chez eux. Toutes ses questions me trottaient en tête tandis que le ton commençait à remonter sérieusement dans la salle aussi j’ai essayé de calmer le jeu et de m’adresser à la jeune fille pour en savoir un peu plus.

« Voyons, on peut discuter calmement. Je voudrais comprendre ». « Comment vous appelez-vous » J’avais demandé cela pour détendre l’atmosphère. La réponse était surprenante :

« Réalité

- Réalité ! Ce n’est pas un prénom Adarii ça ? »

Plume :

« Donc, la gouvernante s’était endormie serrant contre elle la petite fille qui s’appelait Aurore.

- Si c’est un bébé, elle ne peut pas avoir de nom argumenta le plus jeune des deux garçons.

« Si, parce que ça se passe sur une planète très lointaine où on donne leur nom aux enfants dès la naissance.

- Mais comment…

- Tais-toi fils de Mangue, » dit-elle au petit garçon, « sinon je n’arriverais jamais au bout.

Donc, la gouvernante s’était endormie serrant contre elle le nourrisson qui s’appelait Aurore.

- Elle venait de Tiyana ?

- Non, elle venait d’une planète très lointaine, je te l’ai déjà dit.

- Mais alors pourquoi elle a un nom de Tiyana ? » S’exclama le petit garçon dans tous ses états. Le deuxième garçon s’asseya à son tour. « C’est vrai, c’était qui cette Aurore pour se permettre un tel manque de respect ? »

La gouvernante soupira et se tourna, suppliante, vers sa collègue. « Je n’en peux plus, et dire que je pensais avoir trouvé la meilleure planque possible avec ce boulot.

- Si tu ne leur racontais pas des histoires subversives, ca n’arriverait pas. J’éduque correctement le fils du Maître artisan Cristal, c’est normal qu’il soit choqué.

- Mais, Aurore, c’était une fille comme elle, » dit encore le plus jeune des garçons désignant la petite fille toujours couchée, chantonnant à ses cotés.

- Non, elle était comme toi. » Dit Plumeau. « Et ne la désigne pas comme ça du doigt, ça ne se fait pas. »

Puis se tournant vers sa collègue. « Tu as peut-être bien élevé les enfants du Maître artisan Cristal mais celui-là, c’est une autre histoire » dit-elle désignant le petit qui ne pouvait s’empêcher de faire des remarques.

L’autre jeune femme sourit. Je sais oui. Le fils du Marchand Mangue est mignon mais intenable. Sa gouvernante est épuisée avec lui. C’est pour cela que je lui ai proposé de le garder aujourd’hui. Certains disent qu’il n’aurait pas dû amener ses enfants durant ses tournées quand ils étaient petits mais je ne pense pas que ce soit à cause de cela que ce petit bout ne tient pas en place. D’ailleurs, sa sœur est plus calme alors qu’il l’emmenait aussi partout.

- Enfin, j’ai l’impression que c’est moi qui m’en occupe, pas toi.

- Et ce ma faute s’il s’entend si bien avec la petite ?

- Oui bref, où en étais-je moi ?

Ha oui, la gouvernante s’était endormie serrant contre elle le nourrisson qui n’avait pas encore de nom, qui venait d’une planète très lointaine, avec des lois très différentes mais qui malgré tout n’aurait jamais l’audace d’appeler leur fille avec un prénom Adarii.

- Tu peux raconter le passage avec le dragon » s’exclama la petite.

« Je ne peux pas avant d’avoir expliqué ce qu’il se passait avant, sinon, ça n’a pas de sens. Et je ne peu pas raconter la suite parce que vous m'interrompez sans cesse.

- C’est le dragon qui est intéressant » se lamenta la petite fille.

« D’accord, alors, je résume vite fait. La formidable gouvernante si gentille et dévouée reste dans la cahute isolée de tous, s’occupe de la petite fille qui grandit en beauté et en sagesse. En obéissance aussi et ne pose pas de question sans arrêt » précisa-t-elle fixant le fils de Mangue voyant qu'il ouvrait de nouveau la bouche.

« Mais elle a nettoyé la poussière quand même ? » répliqua ce dernier nullement impressionné

« Oui, elle a nettoyé.

- Et réparé la porte.

- Oui et le volet aussi.

- Comment savait-elle faire tout ca ?

- Parce que c’était une gouvernante extraordinaire.

- Et toi, tu sais réparer les portes ?

- Non, mais je suis extraordinaire quand même » ajouta-t-elle vivement avant qu’il puisse faire une remarque supplémentaire.

La petite fille se mit à rire aux éclats devant l’air de plus en plus contrarié de Plumeau tandis que le fils de Cristal se contentait de sourire discrètement.

« Ca suffit maintenant, je raconte et tu te tais.

Donc, au bout de 16 ans, elle la ramène au château.

- C’est quoi un château ?

- C’est un peu comme une villa » expliqua la petite fille tandis que Plumeau le fusillait du regard « mais plus petit » précisa-t-elle.

« Donc, la petite fille qui ne s’appelait pas Aurore était Adarii » conclut-il.

« Non, elle était comme toi.

- Mais si elle habitait dans…

- Non, elle n’habitait pas un château mais un très joli et très vaste pavillon comme le tien. D’ailleurs, elle avait tout pareil que toi, ca te va ? »

Le petit garçon regardait sans comprendre Plumeau qui parlait de plus en plus fort. « Oui. Donc, arrivé dans sa maison, elle se pique avec une quenouille,

- C’est quoi une quen…

- Chut. La fille se pique, elle s’endort pendant cent ans.

- C’est pas possible...

- Si, c’est de la magie.

- Y a que Tiyana qui maîtrise la magie.

- Mais là, c’est pour de faux

- Pourqu…

- Chut j’ai dit.

- Un prince qui passait par là.

- C’est quoi un prince ? »

La petite fille bondit sur ses pieds : « en fait, maman m’a expliqué, c’est quelqu’un qui se bat avec des épées et qui tue des dragons comme ça. » Tout en disant cela la petite mimait une bataille contre un dragon imaginaire. Frappant l’air de son bras tendu.

« Bon, fini la sieste si je comprends bien.

- Mais pourquoi c’est lui qui va sauver…

- Ecoute fils de Mangue. C’est une histoire que sa mère a ramené de la Terre. Remettrais-tu en doute les dires de l’Adarii Pluie ?

- Non, bien sur mais…

- Mais quoi à la fin ?

- Mais c’est quoi un dragon ?

- C’est une bête enorme » dit Le fils de Cristal se levant à son tour griffe en avant, grognant et crachant un feu imaginaire.

« Et ca ressemble à quoi » insista le petit garçon auprès de ses amis. »

Plumeau se tourna vers sa collègue, la petite fille de Cristal s’était réveillée mais restait encore blottie dans ses bras encore trop ensommeillée pour bouger. « Et après je m’étonne d’avoir mal à la tête le soir. Déjà la petite est turbulente mais les trois ensembles, c’est un calvaire.

" Un dragon, c’est une sorte de Lézard géant mais beaucoup plus gros et avec des ailes. » Expliquait la petite fille levant les bras au ciel pour se grandir autant que le permettait ses trois ans afin de bien mettre en évidence la taille du dragon.

« Un peu comme sur l’emblême de Tiyana. ? » reprit le fils de Mangue.

« Un peu mais avec quatre pattes et non deux et puis plus gros. »

« Mais c’est du boulot tu sais. » soupirait Plumeau « et toujours fourrée avec le fils de Mangue et celui de Cristal alors qu’elle a à peine 3 ans. Ils ont quel age au fond les deux grands ?

- Celui de mangue à 5 ans et celui de Cristal bientôt 6. On lui donne un nom la semaine prochaine.

- Tu le connais déjà ?

- Oui mais je n’ai pas droit de le dire

« Et ça crache du feu aussi » expliquait la petite fille

« Wouha » s’exclama le fils de Mangue ébahi « et ça existe pour de vrai ?

- Non, ca n’existe pas, c’est pour de faux.

« Et puis », reprenait Plumeau « dès qu’elle fait la moindre bétise, c’est toujours de ma faute et se faire réprimander par les Adarii, je ne m’y habituerais jamais. Et encore, au début, quand elle était avec sa mère ce n’était déjà pas évident mais depuis qu’elle est sous la tutelle de Maître Glace, c’est pire.

- Tu devrais surveiller tes propos, on ne dit pas de telles choses. Surtout devant les enfants.

- Ils n’écoutent pas » dit Plumeau se tournant vers les trois enfants qui cogitaient encore sur les dragons

« Mais les princes et la filles qui dort cent ans, ca n’existe pas non plus alors ?

- Non, c’est tout pour de faux.

- Et la planète Terre aussi c’est pour de faux ?

- Non, ca existe, ma mère y est allée dit la petite

« Déjà, tu as de la chance que Maître Glace t’ai gardé, » reprenait la gouvernante de Cristal « enfin, je ne veux pas dire mais….

- Mais je ne sais pas me tenir, je sais. On me le reproche sans cesse. C’est une longue histoire. Je te raconterais mais une autre fois. Là, j’ai donné avec les histoires.

« Mais, peut-être que ce sont des gens de Saphir qui ont raconté cette histoire à ceux de la Terre ?

- Je ne sais pas » avoua la petite fille.

« Une fille qui s’appelle Aurore, un prince, des serpents qui volent et de la magie, ca ressemble à Tiyana. Non ? »

Le fils de Cristal cessa de faire le dragon et réfléchit. « Il n’a pas tort. »


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