mercredi 5 décembre 2007

AP : 2. Rêves d'enfants : Chapitre 2

"L'enfance est une chose étrange, à la fois adorable et exténuante, un trésor et un chaos."

[Christian Bobin]
Geai

Plume

La petite sentit sa tête devenir lourde. Elle commençait à glisser le long de son bras tandis que le ronronnement de la voix de sa gouvernante la poussait toujours plus avant vers le sommeil. Sans plus d’appui pour la soutenir, elle tomba mollement contre son ardoise et ne se releva plus.

« Tu dors ? » demanda sa gouvernante

« Oui. Pitié Plumeau, plus de leçon, ça fait des heures que tu me fais travailler. Je suis si fatiguée. » Soupira-t-elle. « Je crois que je suis encore malade »

Après un léger coup à la porte, une domestique en sari bordeaux et argent ouvrit la porte doucement.

La petite tourna à peine la tête sans la soulever de son ardoise dans un air de profond désespoir afin de rendre sa maladie plus crédible.

« Qu’est ce qu’il y a » demanda-t-elle d’une voix proche de l’agonie.

« Chiffre, le fils de Mangue, Marchand des domaines demande s’il peut avoir l’honneur d’être reçu par la fille de l’Adarii Pluie »

La petite leva soudain la tête, toute trace de fatigue évaporée, et essuya sa joue pleine de craie à l’aide de la manche de sa tunique sous le regard désespéré de sa gouvernante.

« Je peux y aller ? » demanda-t-elle suppliante. Puis, sans attendre la réponse, elle sauta au bas de sa chaise et se précipita par la porte ouverte ignorant l’énumération de ce qu’elle devait faire d’abord tel que mettre une tunique propre, des sandales et ne pas oublier qu’elle était soi-disant malade. Elle se précipita pieds nu dévalant les escaliers de pierre, se rattrapant à une colonne et s’y agrippant pour tourner autour plusieurs fois avant de se diriger en titubant vers le salon d’accueil. « Que tu es beau ! » s’exclama-t-elle apercevant le petit garçon dans une tunique de fin coton du désert rehaussé de perles de verres.

« Mon père dit que je suis trop grand pour m’habiller n’importe comment. Il m’a dit que je faisais honte à toute la société marchande à traîner vêtu comme un paysan et qu’il était hors de question que je franchisse encore le seuil de la villa Adarii tant que je n’aurais pas décidé de me tenir correctement. »

Ces paroles firent douloureusement écho aux reproches qu’elle entendait quotidiennement. Au fond, elle avait encore le droit. Elle était encore petite elle.

Elle fit signe à un serviteur et lui demanda d’apporter à boire puis elle précéda son ami vers le salon de réception. Le petit garçon jeta un œil discret vers Brume et Ruisseau qui prenaient des rafraîchissements dans un coin du salon et fut soulagé de constater qu’elles ne s’occupaient pas à lui alors, il continua à parler à son amie. « Nous avons été flatté que vous veniez à la cérémonie pour mon nom et j’espère que vous remercierez ton oncle et tuteur Maître Glace pour l’honneur qu’il a fait à ma famille en autorisant ta, votre présence.

- Tu as mis combien de temps pour apprendre ce discours par cœur ? » lança la petite fille en s’allongeant dans un sofa donnant sur les jardins du patio.

« Pas trop longtemps cette fois-ci mais en principe, j’aurais déjà dû te le sortir il y a deux jours quand je vous ai vue chez Coton, mais j’ai oublié. Cela dit, mon père trouve que je manque de convichons non, de conviction. Un truc dans le genre. Vous savez ce que c’est ?

- Oui, laisse tomber » dit-elle en haussant les épaules « encore un truc de grand. Mais moi je n’ai pas encore de nom alors ce n’est pas la peine de me parler comme à une vieille.

- Mon père dit que je dois m’habituer dès maintenant à vous parler ainsi.

- Tu comptes rester debout ? » Ajouta-t-elle devant le petit qui se dandinait d’un pied sur l’autre.

« Il dit que je ne dois pas m’asseoir avant que tu m’y autorises.

- Il t’a vraiment grondé fort !

- Tu n’imagines pas. C’est qu’on s’est fait attraper par mon père hier en revenant des carrières avec mon cousin et Coton. Ma gouvernante nous a suivi et nous a ramené devant mon père. Il nous a fait des histoires pendant toute la soirée en énumérant tout ce qu’il avait à me reprocher et il a fini en ajoutant à la liste que je devais me tenir correctement et me sortir tout le baratin que je t’ai.. vous ai sorti. Quand j’ai demandé ce matin la permission de venir te voir, il a dit qu’il ne voulait plus que je vienne si c’était encore pour lui faire honte. »

Il se remit à soupirer, s’affala dans le sofa et pris un bol de jus de fruit sur le plateau qu’on lui tendait

« Alors tu n’as pas pu aller à la carrière ?

- Si j’y suis allé avant hier. On a joué aux aventuriers.

- Pour de vrai ?

- Oui, même qu’on est descendu jusqu’au désert au niveau de l’astroport pour montrer les vaisseaux à mon cousin et après on a eu du mal à escalader pour rentrer.

- Et t’as vu des nomades du désert avec des chameaux et tout ?

- Non mais on y retournera.

- Je voudrais venir mais ma mère n’acceptera jamais, elle dit que certaines galeries menacent de s’effondrer.

- C’est ce qu’a dit mon père mais on va quand même tenter d’y aller demain.

- J’essayerais de venir. »

Chiffre hésita et la regarda d’un air suppliant. « C’est qu’on s’est déjà fait pincer une fois et… »

La petite se leva, contourna la table basse et s’assit à coté de son ami pour pouvoir parler à voix basse. Après un coup d’œil à Brume et Ruisseau qui discutaient à l’autre bout du salon, elle reprit sur le ton de la confidence. « J’en ai discuté avec Eclaircie, il dit que lui il arrivait à tromper ses parents. Il m’a dit que je devais supprimer toutes traces d’excitation trop intense. Il dit que c’est ça que ma mère repère quand je fais des bêtises. Il m’a appris une technique de relaxation. Il appelle ça refouler ses émotions.

- J’ai rien compris.

- Moi non plus mais il s’agit de me persuader que je ne fais rien de mal.

- J’ai jamais rien compris à vos trucs et mon père dit que ça ne me regarde pas et que je ne dois surtout pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais si ça marche se serait bien, tu pourrais venir. Enfin, si t’es plus malade.

- Pourquoi je serais malade ?

- Coton m’a dit que après qu’on vous a laissé la dernière fois, vous êtes tombée malade.

- Ha ça. Non, c’est rien.

- T’as eu quoi ?

- Je sais pas » dit-elle en haussant les épaules. « J’ai vu des trucs bizarres et j’ai cru voir mon grand frère.

- C’est possible ça ?

- Non, mon frère est à Tiyana, comment veux-tu que je le vois ?

- Je ne sais pas moi, votre mère, elle peut bien parler à des gens qui ne sont pas là, pourquoi tu ne pourrais pas voir pareil ?

- je suis trop petite, et ça ne marche pas comme ça, enfin je crois. Bref, oncle Glace est venu me chercher et puis il m’a posé pleins de questions et n’a rien voulu me dire, comme d’habitude. De toute façon on ne me dit jamais rien. A croire que je ne suis qu’un bébé.

- Je croyais que vous étiez une espionne et que tu savais toujours tout ? »

La petite regarda son ami. Il était agaçant. Déjà, il lui avait rappelé cette situation inconfortable quand, deux jours plus tôt, elle s’était réveillée dans sa chambre avec beaucoup trop de monde autour d’elle. Ho ça, ils étaient au petit soin pour elle. « Qu’est ce qui s’est passé ? » avait-elle demandé.

« Tu a faim » avait répliqué sa mère.

« Non Qu’est ce qui s’est passé ?

- Peut-être veux-tu boire quelque chose.

- Non maman, Qu’est ce qui s’est passé ? »

Après lui avoir encore demandé si elle était fatiguée et si elle avait mal quelque part, son oncle était arrivé.

« Qu’est ce qui s’est passé ?» avait-elle encore demandé.

- Cesse de poser des questions et dis-moi exactement tout ce dont tu te souviens » avait-il rétorqué avec sa douceur habituelle.

Qu’est-ce que ça avait pu l’énerver.

« Et ne te crispe pas ainsi » avait-il ajouté.

Non, il ne valait mieux pas que Chiffre lui rappelle ses bons souvenirs. Et surtout pas qu’il insiste en lui faisant remarquer ses quelques lacunes dans sa carrière d’espionne imaginaire.

« Qu’est ce que tu veux que j’espionne avec des gens qui parlent pas ? La seule façon de savoir quand il se passe quelque chose d’intéressant ici, c’est quand il y a le silence. Ca papote pendant des heures de banalités barbantes et tout d’un coup, plus rien et là, tu peux être sur qu’il se passe quelque chose et que je le saurais jamais. »

Elle avait parlé de plus en plus fort et criait presque à la fin de son discours

« Je dois y aller ». Chuchota Coton en se levant précipitamment, trop gêné pour dire autre chose.

« Déjà ! Non, reste.

- Non, il doit partir » confirma Brume haussant la voix pour se faire entendre de l’autre coté du salon.

La petite passa rapidement en revue ce qu’elle venait de crier sans réfléchir. « Je vais encore me faire gronder » conclut-elle.

« A demain. » Chiffre traversa le grand salon d’accueil laissant la petite à son triste sort. Elle suivit des yeux son amis et se recoucha dans un nid de coussins.

Elle entendait chuchoter Brume et Ruisseau à l’autre bout du salon et souleva légèrement les yeux. Brume se leva et s’éloigna vers la porte. Elle soupira de soulagement en constatant qu’elle ne paraissait pas disposée à lui faire la morale. Ruisseau restait seule devant la table basse. Elle avait sorti un jeu de runes et les disposait devant elle. Certaines légendes des îles d’Amaerua d’où elle venait parlaient d’une destinée qui pouvait être révélée par ce genre de jeu. Elle mettait ces croyances dans la même catégorie que tous ses gris gris censés attirer la chance qu’on trouvait dans les campagnes. Ca ne marchait pas. C’est ça mère qui le lui avait dit. Sans raison, cette pensée augmenta encore sa contrariété. Elle se dit qu’elle devrait sans doute aller autre part. Elle avait déjà de la chance de s’en tirer à si bon compte Son irritation risquait de fâcher Ruisseau. Elle s’entendait bien avec elle. Des maîtresses de Glace, c’était sa préférée. Mais elle en avait déjà assez fait, il ne serait peut-être pas opportun de la narguer en restant là.

« Qu’est ce qui te mets dans un tel état fille de Pluie et d’Orage ? » Ruisseau ne quitta pas son jeu des yeux pour demander cela.

Trop tard. La petite ne savait pas quoi dire. Elle se faufila entre les coussins et alla s’asseoir sur le plus gros face à Ruisseau.

« C’est injuste. Depuis que Glace m’a ramené de chez Coton avant-hier, tout le monde me regarde bizarrement.

-On dit Maître Glace »

La petite chassa ses considérations d’un revers de bras

« C’est vrai, personne ne me dit rien et ça me concerne. » Elle réfléchit un instant avant de reprendre. « Est-ce que je suis très malade et que je vais mourir ? »

Ruisseau se mit à rire aux éclats. « Bien sur que non, qui est ce qui t’a mis cette idée en tête ?

- J’ai entendu parler une servante, elle disait que sa grand-mère s’était évanouie et qu’elle était morte.

- Mais non, tu es en pleine forme. Pourquoi ? Tu entends encore quelqu’un qui t’appelle dans ta tête comme tu dis. »

La petite fit non de la tête.

« Bon, alors tu es guérie. J’ai une bonne nouvelle pour toi » ajouta-t-elle. La prochaine assemblée se déroulera ici.

- C’est pas à Maniya ?

- Non.

- Ah. » Elle ne savait pas si c’était vraiment une bonne nouvelle. Elle aimait bien aller à Maniya. D’un autre coté, il y aurait plein de monde qui viendrait ici et ce pourrait être amusant.

« Il y a mieux » ajouta Ruisseau.

La petite regarda du coin de l’œil la jeune femme jouant toujours avec ses pierres.

« Maître Matinée nous fait l’honneur de venir personnellement diriger l’assemblée.

- C’est vrai ! Oncle Matinée vient représenter le domaine de Tiyana!

- Oui .

- Tu crois que mon frère viendra aussi ? Ca fait plus de deux ans que je ne l’ai pas vu.

- Oui, il vient aussi.

- Ca me fait plaisir » dit-elle se levant d’un bond se jetant dans les bras de Ruisseau.

« Ho, on se calme » dit-elle éloignant doucement la petite. « Préviens la prochaine fois avant de faire ce genre de chose. C’est assez… déstabilisant.

- Désolé, mais je suis si contente. Il faut que je le dise à Chiffre.

- Non », reprit Ruisseau l’arrêtant net sur sa lancée. « Il faut que tu montes continuer tes leçons et tu demanderas à Plumeau de te faire réviser la façon de te comporter et tu lui préciseras de bien insister sur certains détails du genre : Evitez de parler de tout en de n’importe quoi à tous les gamins qui passent.

- C’est pas n’importe qui, c’est Chiffre. » Ruisseau lui fit les gros yeux. Elle savait qu’insister serait inutile « Il en sera fait selon vos désirs » soupira-t-elle

« Il te faudra un nom aussi pour recevoir tout ce beau monde.

- C’est vrai » hurla la gamine son sourire retrouvé prête à s’élancer de nouveau dans les bras de Ruisseau.

« Et tu peux me faire un câlin » dit cette dernière en souriant. Allez file » ajouta-t-elle après l’avoir embrassée.

Elle quitta la pièce mais s’arrêta au milieu de l’escalier. On ne lui avait toujours pas dit ce qu’elle avait eu constata t elle sa mauvaise humeur revenant d’un coup.

« Maman m’a dit que tu voudrais jouer avec moi. »

La petite leva les yeux vers le haut de l’escalier pour apercevoir Revanche et l’envie de passer sa mauvaise humeur sur le petit garçon l’envahit. Depuis qu’il était arrivé, elle passait son temps à l’éviter tandis que sa mère la sermonnait sur l’attention qu’il fallait porter à ceux qui lui rendait visite. Que sa mère, s’occupe de la mère de Revanche si elle voulait. Mais pourquoi devrait-elle s’occuper de lui, il n’était pas drôle.

"Enfants, vous étiez sans défauts. Que s’est-il donc passé au cours de votre adolescence ?"

[André Lévy]
L’enseignement

Terre

« Tu veux encore des nems Accalmie ?

- Je m’appelle Lull, je vous ai déjà dit

- Tu sais moi, l’anglais…

- Vous ne faites jamais la cuisine monsieur Malta ?

- C’est pas trop mon truc et tu peux me tutoyer, à me dire vous, j’ai l’impression d’être vieux. Et je m’appelle Thibault. Monsieur Malta, c’est mon père et il est mort. T’as l’heure ?

- 14h02

- Faut que je me dépêche, j’ai un avion pour Paris dans deux heures.

- Tu t’en vas ?

- Je reviens demain soir, j’ai deux ou trois personnes à voir et quelques recherches à faire.

- Pour les Maÿcentres ?

- Les personnes à voir oui et les recherches c’est pour moi. Je travaille sur certains mythes Sumériens, tu connais ?

- C’est une ancienne civilisation au moyen orient ou un truc comme ça. Je ne savais pas que tu t’intéressais à l’histoire.

- Pourtant, souvent, le passé est le meilleur professeur pour l’avenir.

- Je ne sais pas mais là, c’est bien la première fois que tu as l’air d’un prof. Tu te la joues Indiana Jones ?

- En quelques sorte et j’aurais besoin d’un assistant pour trouver le trésor. Tu me suis ?

- Ou ça ?

- En Mésopotamie.

- Tu déconnes là ? Je ne peux pas partir en Mésopotamie.

- Pourquoi pas, tu as dit toi-même que tu n’avais plus rien à faire ici.

- Non, je ne peux pas partir ainsi et de toute façon, on ne me laissera jamais aller là-bas.

- Il suffirait juste de convaincre les gars de l’aéroport que tu as une autorisation. Tu devrais être capable de leur faire croire ça.

- Qu’est ce que tu veux dire par là ? »

- Je dois me dépêcher, on se voit demain.

- Attends, je comprends rien, pourquoi veux-tu que je t’accompagne ?

- Parce que j’ai besoin de quelqu’un pouvant déplacer des objets par la pensée. A demain Accalmie » Dit Thibault en fermant la porte derrière lui.

Voilà, c’était quitte ou double. Un coup vraiment risqué mais il n’avait pas trouvé mieux dans le temps imparti. Soit le gamin s’enfuyait, mort de trouille, se réfugier dans les jupes de sa mère, soit il le suivrait au bout du monde pour en savoir plus. Depuis trois jours qu’il était avec lui, il le sentait capable de le suivre mais il ne pouvait en être sur. Il aurait voulu attendre d’avantage mais le petit commençait à songer à retourner chez ses parents. Ce n’était pas bon ça. En plus, Mike risquait d’avoir l’idée de venir fouiller par ici. Il eut envie de faire demi tour, c’était vraiment trop risqué ce plan. Pourtant, il prit la direction de l’aéroport. Dans tous les cas, il fallait que le gosse le suive de son plein gré. Peut-être aurait-il mieux valu essayer de le convaincre de partir directement avec lui laisser le temps de réfléchir. Non, il y avait déjà pensé et en était arrivé à la conclusion qu’Accalmie devait y réfléchir seul. S’il restait, il l’aurait harcelé de question et pour l’instant il ne devait pas en dire plus. Il allait à Paris, il faisait ce qu’il avait à faire. Ensuite demain, il lui passerait un coup de fil croisant les doigts pour qu’il soit encore là. Il lui dirait qu’il y avait du nouveau, quelque chose de sensationnel. Il faudrait qu’il réfléchisse pour trouver quelque chose qui vaille le coup et il lui proposerait de venir le rejoindre à paris et de là, ils partaient direct pour Dubaï d’amuser un peu pour le motiver. Ainsi, il n’aurait pas le temps de lui poser des questions. Il n’arriverait jamais à attendre le lendemain. Il aurait du mal à attendre le lendemain mais il fallait laisser mûrir sa curiosité. Il prit son portable et composa un numéro. Répondeur à la con songea-t-il en entendant l’éternel litanie. « Allo Nana, rappelle bon sang. Je dois parler à Marcus ». Il raccrocha. Elle ne rappellerait pas. Pénible aussi ces deux-là. Il serait obligé d’aller se traîner jusqu’en crête. Comme s’il n’avait que ça à faire. Son cœur sembla se serrer soudain et il abandonna ses réflexions pour quelque chose de plus urgent.

Plume

« J’ai rien fait » cria la petite fille encore debout à coté du petit Revanche en pleur. Plumeau mit les mains sur les hanches avec son air fâché qu’elle prenait dès qu’elle était obligée de sortir de ses commérages avec les autres domestiques.

« Qu’est-ce que tu as encore fait ? »

- Rien. Revanche m’a demandé de jouer avec lui. Alors on est venu dans le patio mais il a glissé sur la marche et il est tombé dans la piscine » ajouta la petite fille en retenant un fou rire. Elle s’approcha de Plumeau pour lui parler à voix basse. « Revanche, il tient même pas sur ses pieds, il est pas marrant, et puis fait toujours pleins de discours sur des trucs compliqués et il commence toutes ses phrases pas « ma mère elle a dit que » et sa mère, je ne l’aime pas, Sentiment regarde toujours tout le monde de haut et…

- Ca suffit jeune fille, on arrête les impertinences. Si tu n’es pas capable de jouer tranquille avec les invités, tu vas aller jouer dans ta chambre.

« Mais j’ai rien fait, c’est injuste ! En plus, pourquoi Revanche il a un nom et pas moi alors qu’on a le même age ?


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