mercredi 5 décembre 2007

AP : 2. Rêves d'enfants : Chapitre 1

Après Pluie : Partie 2 : Rêves d'enfants : Chapitre 1


"L'enfance est indigente, chimérique, indéchiffrable. Elle est un mystère simple et respectable. Elle est à l'image du grain qui éclate. Elle est violente."

[Robert Lalonde]
Extrait de La belle épouvant

e

Plume

La petite fille entama quelques pas de danse au rythme de la musique puis se mit à tourner doucement d’abord : un tour, deux, trois puis de plus en plus vite écartant les bras pour un meilleur équilibre. Dix, onze, douze… Vingt-sept, vingt-huit, vingt-neuf, trente. Elle s’arrêta brutalement tandis que sa tête continuait à tourner. Après quelques pas chancelant, elle tomba sur l’épais tapis de laine et ferma les yeux respirant profondément pour contrer la nausée qui montait en elle. Viens viens viens, En plus du tournis, la litanie désagréable semblait s’intensifier. C’était comme un appel. Quelque chose qui l’attirait continuellement depuis des semaines. Sauf qu’elle ne l’entendait pas vraiment. En tout cas pas comme une voix. Une sensation plutôt. Parfois à la limite de sa conscience, parfois si fort qu’elle la submergeait. Elle savait qu’elle aurait dû en parler à quelqu’un mais qui l’aurait cru ? Ou alors on lui ferait des mystères et on ne lui dirait rien. Autant ne rien dire alors.

« Trente tours : recours battu, » lanca-t-elle.

« J’en ai compté que 29 ».

Elle tourna la tête vers la voix et ouvrit les yeux remarquant avec plaisir que le monde autour d’elle avait fini de danser : « C’est le fait d’avoir un nom qui te fait croire que tu sais compter ? »

Elle se leva et fit quelques pas en se déhanchant exagérément comme les grandes filles très bêtes faisaient devant les garçons. « Soierie » dit-elle imitant la voix à la fois fière et maniérée que la fille du maître artisan Cristal avait employé en entrant pour annoncer qu’elle avait un nom maintenant et qu’on ne pouvait plus la traiter de bébé.

Un garçon pouffa assis à l’autre bout du tapis. Il adorait voir quelqu’un remettre sa petite sœur à sa place. C’était si rare. Trop de gens avaient tendance à admirer sa sœur, elle attrapait la grosse tête.

Soierie hésita, regarda un instant celle qui l’avait insultée, pointa un doigt accusateur sur elle mais son frère intervint : « Soierie, tu as aussi des problèmes de mémoire ? Tu as besoin que je te rappelle qui tu as en face de toi ? »

Elle regarda son frère. Son expression crispée se mua en un soupir et sa voix s’emplie d’une grande lassitude imitant à la perfection sa gouvernante en fin de journée « J’ai autre chose à faire que m’amuser. Je suis grande, j’ai six ans et j’ai des responsabilités. » Tout en disant cela, elle se leva, se tenant le plus droite possible, salua la petite fille et s’éclipsa sa courte tunique ne laissant aucune possibilité de cacher qu’elle se tenait sur la pointe des pieds pour paraître plus grande.

La petite fille toujours à terre grattait distraitement une tache sur le tapis. C’était elle qui l’avait faite. Elle avait renversé du miel. C’était quand ce tapis se trouvait encore dans sa chambre. Puis, elle s’était prise d’une frénésie pour changer toute la décoration de ses appartements. Elle voulait du bleu. Alors, elle avait donné ce tapis rouge à la famille de son ami. Les rayons du soleil qui traversaient les arcades lui donnaient des reflets bizarres, on aurait cru que des animaux dansaient dedans, elle crut voir un chameau dans quelques jeux de lumière passant à travers l’olivier du jardin. L’appel se faisait plus discret dans sa tête. Viens viens viens murmurait-il imperceptiblement comme s’il suivait le rythme des vagues. Soierie avait contourné la maison et marchait maintenant sur la plage. Elle ne devait pas se rendre compte qu’elle pouvait encore être vue car elle avait abandonnée ses grands airs, se contentant de lancer du sable avec les pieds en parlant toute seule. Ce que ça pouvait être bête une fille ! Elle se fit mentalement la promesse qu’elle ne deviendrait jamais ainsi.

Elle se retourna vers le grand frère. Il s’appelait Coton. Il avait déjà presque huit ans. Deux ans de plus qu’elle. Pourtant, elle s’était toujours bien entendue avec lui. Il s’était levé pour accueillir deux autres garçons qui avaient franchi le seuil du jardin. Elle les regarda distraitement. Un des deux était le fils d’un des marchands des domaines, Mangue. Elle le croisait souvent. Il n’avait que 7 ans mais il venait souvent aider son père. Il s’appelait Chiffre. Lui aussi venait d’avoir son nom. Elle était allée à la cérémonie la veille. Mais il n’en ferait pas toute une histoire comme Soierie. Elle aimait beaucoup Chiffre. Quand sa gouvernante lui racontait les histoires des livres de sa mère, elle s’imaginait que Chiffre pourrait être un chevalier et qu’il se battrait pour elle. Enfin qu’il se battrait avec elle parce qu’elle ne voyait pas pourquoi elle resterait sans rien faire pendant qu’il s’amuserait tout seul. Il y aurait des dragons aussi mais ils ne se battraient pas contre eux parce qu’ils seraient gentils et ils pourraient monter sur leur dos et s’envoler comme elle le faisait avec Onirique dans ses rêves. L’autre garçon, elle ne l’avait jamais vu. Elle attendit qu’ils arrivent à sa hauteur pour leur adresser un sourire. « Heureuse de te voir Chiffre, fils du maître marchand Mangue. Présente-moi ton ami. »

Le petit garçon rendit ses salutations et présenta celui qui l’accompagnait comme une sorte de cousin, fils d’un dresseur de chevaux dont elle n’avait jamais entendu parler. Il venait d’une campagne assez éloignée. Puis, il se contenta de désignait la petite du doigt et de dire « c’est la fille de Pluie ». Chiffre parlait peu. Il ne s’embarrassait jamais de longues formules de présentations inutiles quand il pouvait résumer la situation en quelques mots. Son cousin bafouilla quelques mots. La plupart des gens de la campagne étaient très simple.

Elle se décida à proposer un jeu afin de couper le malaise qui s’était instauré. « Si on allait se baigner » lança-t-elle détachant les fibules d’argent retenant sa tunique sans attendre la réponse.

« Je préviens ma gouvernante » dit Coton. « Elle ne veut pas que je me baigne tout seul et s’il s’agit de toi, rien qu’à l’idée qu’il pourrait t’arriver quelque chose, elle serait capable de faire une attaque.

- Pas le temps » dit l’autre garçon. « Il s’approcha d’elle et de Coton qui l’avait rejoint pour leur parler à voix basse : « on va à la carrière. On a trouvé un passage donnant sur le désert. Tu n’as qu’à dire à ta gouvernante que tu viens chez moi et à la place on y va ». La perspective d’une excursion illicite alluma dans les yeux de Coton une lueur malicieuse mais il jeta un œil à la petite fille pour lui demander son avis.

« Le jour où je pourrais faire ce genre de chose sans me faire repérer sera un jour de fête mais vas-y toi. »

Coton hésita puis se tourna vers les deux autres garçon. « Une autre fois. Je reste avec elle.

- On peut rester aussi » dit Chiffre partagé entre son envie d’aventure et son devoir envers la petite.

- Non, vas-y mais viens me raconter quand tu pourras.

Le petit Chiffre sourit : « d’accord »


"L'adolescence est une emphase : elle est sensible à la bassesse, plus encore qu'à l'erreur"

[Jean-Michel Michelena]
C'est une grave erreur que d'avoir des ancêtres forbans

Terre

Voilà, on a fait le tour. Tu as de la bière dans le frigo mais tu es peut-être un peu jeune pour ça et puis de quoi manger aussi. Evite de répondre au téléphone quoique, je ne voie pas qui pourrait appeler. Et n’ouvre pas à la porte, il y a parfois des filles, mais bon, ce n’est pas pour toi. Après, tu as la télé, quelques bouquins.

- Pourquoi faites-vous ça ? »

Thibault se gratta la tête. Pourquoi faisait il ça. Par vengeance sans doute mais il fallait avouer que la situation était si inattendue qu’il était peu préparé. A voir le jeune garçon devant lui, un pincement au cœur l’envahit. Il en imaginait un autre, plus jeune encore puis chassa ses considérations. Il fallait faire face aux priorités. Cacher ça à Mike et préparer leur départ. Le mieux serait de partir le plus vite possible avant que le gosse se reprenne mais il ne devait pas non plus agir à la légère. Il n’aurait sans doute pas d’autres opportunités.

« Pourquoi, ne diriez-vous rien à mon père ?

Parce que le gentils et brave Mike ferait échouer tous ses plans bien entendu. Thibault détestait pris au dépourvu ainsi. L’improvisation n’était pas son fort.

« Tu sais, je suis célibataire, alors les gosses, je ne sais pas trop comment ça marche. Si tu t’es enfui de chez toi, je suppose que tu avais une raison. »

Lull ne perçut aucune trace de tromperie dans ces propos. Il fut rassuré de constater qu’enfin quelqu’un le comprenait. En général les adultes avaient des difficultés à sortir un raisonnement simple et sensé. Surtout ses parents. Il posa son sac à dos et s’affala dans un des canapés face à la mer.

« Chouette appart ça paie les Maÿcentres.

- Mouhai, c’est pas vraiment eux qui ont payé ça et ce n’est pas vraiment là que je vis d’habitude mais paradoxalement, je ne pense pas que ton père aura l’idée de te chercher ici. Je dois y aller. J’ai du travail » et je dois réfléchir à tout cela pensa-t-il. « Je reviendrais ce soir avec des pizzas, t’as une préférence ?

- Ouhai, n’importe quoi avec des anchois.

- C’est marrant, ton père aussi raffolait des anchois.

- Il a du changer de goût alors parce que maintenant, il n’aime plus ça. Toute façon, Mike, n’aime rien.

- Ha oui, Mike, c’est vrai, il n’aime pas les anchois.

Bon il faut que j’y aille. J’ai ton numéro de portable, si il y a un problème je t’appelle.

- Je l’ai débranché, je ne veux pas qu’on puisse me contacter.

- Oui, logique, quand on fait une fugue on débranche son portable. Bon alors, si j’ai besoin de te joindre, je t’appelle ici. Je sonne deux coups, je raccroche et je rappelle et la seulement tu réponds.

- Code secret, j’adore. Ok, j’ai compris ».

Thibault referma la porte derrière le gamin approcha son doigt du bouton d’appel de l’ascenseur et renonça, préférant descendre l’escalier. Marché l’avait toujours aidé à réfléchir. Il lui fallait un billet d’avion. Non, deux. Un gosse en fugue, ce n’était peut-être pas discret mais les aéroports ne seraient pas sur le qui vive pour si peu.

Passer la douane avec lui, ne sera pas évident. Ils pourraient se cacher dans le coin le temps de réfléchir. Chez Substance peut-être. Il avait une maison au milieu de rien vers Gallagre. L’avait-il encore seulement ? Ca remontait à plus de vingt ans et depuis une bonne dizaine d’année, il ne descendait plus de son nid d’aigle. Il pourrait aller jusque là. Mais c’était pareil, aller en crête impliquait des contrôles d’identité. Et, Mike le connaissait et surtout le vieux Marcus lui ferait des leçons de morale interminables. Un jour il devrait y aller, mais seul. C’était trop rapide tout cela, son plan n’était pas achevé. Il s’était fait embaucher dans l’espoir d’attirer la confiance du petit Gentry mais il n’avait pas prévu que ça puisse aller si vite. Il avait élaboré une organisation minutieuse. Il comptait d’abord approcher son ami. Pour faire plus discret. Ca avait marché au delà de ses espérances les plus folles D’un coté, c’était inespéré mais de l’autre, il n’était pas préparé, il devait remanier ses plans, et il avait horreur de réfléchir à la hâte.

Ce gosse devrait pouvoir les convaincre de le laisser passer à l’aéroport mais il ne voyait pas comment lui suggérer ça. Il ne le suivrait pas de son plein gré sans poser de question. Il n’était pas bête à ce point. Il ne pouvait pas le forcer non plus. Non, il fallait qu’il le suive de son plein gré. Dans tout les cas, il se rendrait compte qu’il en sait pas mal à son sujet. Il voudra en savoir plus.

Thibault s’immobilisa. Tout en réfléchissant, il était arrivé jusqu’à la digue. Quelques promeneurs le dépassaient sans lui prêter attention. « Bien sur » s’écria-t-il tout seul.

Hélène t’a t elle appris que la curiosité était un vilain défaut petit Accalmie ?

Sans doute oui. Pourtant, il était prêt à parier que s’il titillait sa curiosité, juste un petit peu, il serait prêt à le suivre au bout du monde.

"Les enfants vous prennent pour ce que vous êtes et pas pour ce que vous représentez."

[Jodie Foster]
Studio Magazine - Avril 2002

Terre

Viens viens viens C’était comme ça un monde parfaits se dit la petite fille pour se changer les idées de la litanie qui envahissait à nouveau son esprit. Ses cheveux étaient encore humides de leur baignade et couvert de sable. Sa gouvernante allait encore devoir tirer dessus pour enlever les nœuds. Elle préférait ne pas y penser pour l’instant. Coton était à ses cotés. Il faisait des dessins dans le sable. Elle sentit une ombre lui cacher le soleil et se retourna pour voir Soierie debout devant elle. Les bras croisés et le visage fermé, elle attendait qu’elle lui adresse la parole.

« Quoi ? » se contenta de dire la petite. Les leçons de sa gouvernante lui revenaient en mémoire. Des histoires de politesse, de dignité. D’ennui quoi. Elle ne pouvait pas supporter Soierie, c’était plus fort qu’elle, elle ne l’aimait pas. En fait, elle ne supportait pas ses filles qui faisaient pleins de manières. Les garçons étaient plus amusants.

« Je viens m’excuser » répondit Soierie

« T’excuser de quoi ?

- De t’avoir insultée

Qu’est ce qu’elle racontait encore celle–là ? « Tu ne m’as pas insultée »

Soierie quitta son attitude crispée « c’est ce que j’ai dit à ma mère. J’ai dit que j’avais rien fait. Que c’était toi qui t’étais moquée de moi et que je m’étais contenté de partir mais elle m’a dit que je devais apprendre à être plus respectueuse envers toi et que c’était un honneur pour notre maison de recevoir une enfant des Adarii et moi, je lui ai dit que je le savais bien et que jamais je me serais permise de dire quoi que ce soit. Enfin, c’est vrai, j’ai pensé que tu n’avais pas à me parler comme ça et je sais que je n’aurais pas dû le penser mais c’est vrai aussi que tu n’avais pas à me parler comme ça mais je te respecte et ….

Viens viens viens, « J’ai aucun besoin qu’on me respecte, contente-toi d’arrêter tes manières, Viens viens viens On dirait ma cousine Arc en Ciel, la fille de Oncle Grêle. Je te la présenterais la prochaine fois qu’elle viendra. Vous devriez bien vous entendre. Viens, viens viens

- Ce serait un grand honneur pour moi de la rencontrer » recommençait Soierie avec ses manières de petites précieuses.

« Venir où ? » cria-t-elle exaspérée par cet appel lancinant. Soierie la regardait avec des yeux ronds comme des tasses. Elle le remarqua à peine. Elle semblait se fondre dans la brume. La plage était toujours là mais une grande salle était comme apparue devant elle. Elle tanguait tandis qu’on la secouait. Elle entendait Soierie qui hurlait, Coton l’avait pris par les épaules, elle lui parlait mais elle n’entendait pas.

Un choc froid et elle se retrouva sur la plage, trempée. Elle regarda, éberluée, coton qui tenait encore un grand récipient. Il avait dû lui renverser de l’eau sur la tête. Leur gouvernante était là aussi. Elle posait sa main sur son front comme si elle avait de la fièvre. Ce geste l’irrita et d’un coup sec, elle retira la main de la gouvernante.

« Qu’est ce qui t’arrive ? Tu ne bougeais plus. Tu restais la bouche ouverte, les yeux dans le vague. Tu nous as fait peur ! »

La petite fille voulut parler mais l’appel la submergea de nouveau. Elle se sentait partir. Elle entendit encore Soierie hurler « elle recommence » et sentit presque son affolement. La gouvernante appela un serviteur et lui dit d’aller prévenir que la petite avait un problème. Sans doute l’avaient-ils déjà senti et étaient-ils en route mais il valait mieux être prudent dit-elle. Ou l’avait-elle juste pensé ? Tout s’évapora. Des yeux, elle fit le tour d’une pièce. Les murs étaient en pierre et le plafond très haut. Il y avait de longues tentures qui brillaient légèrement sous la lumière du soleil. Quelqu’un entra et regarda dans sa direction sans la voir. Il était plus vieux qu’elle mais pas beaucoup : une dizaine d’année douze tout au plus. Des yeux verts très clairs et des cheveux sombres. Il portait une longue cape noire sur le coté duquel elle discernait brodé en fil doré un long serpent aux ailes déployées.

Il s’approcha en fronçant les sourcils. « Lâche-là » ordonna-t-il.

Elle allait se désagréger. Il s’approcha d’elle et la toucha mais elle ne sentit rien. « Lâche-là, elle est trop jeune, elle ne résistera pas. Obéis.

- Rafale » murmura-t-elle. Quelque chose se cassa en elle et elle se sentit à nouveau aspirée. Elle suffoquait. Elle se retrouva allongée sur un sofa dans la jolie maison de bois de la famille de Coton et Soierie. La gouvernante de Coton la tenait dans ses bras. Elle se dégagea cherchant de l’air. La porte s’ouvrit d’un coup et elle crut sentir une bouffée d’air froid malgré la moiteur ambiante.

Coton recula envahi par une appréhension soudaine, Soierie trébucha, se releva et courut se coller entre le mur et le sari de sa gouvernante qui avait reculé elle aussi. Coton inspira profondément et du haut de ses huit ans prit son courage à deux mais sa voix tremblota. « On n’a rien fait, on discutait c’est tout et puis soudain, elle est devenu bizarre et…

- Tais-toi Coton. Je te ferais appeler mais plus tard. Tout en disant cela, le nouveau venu s’approcha de la petite qui se força à s’asseoir. Sa gouvernante apparut à son tour à la porte et se précipita pour l’aider. « C’est bon Plumeau, je peux marcher toute seule. » Tout en disant cela, elle se leva. Sa tête se mit à tourner comme si elle avait vaincu son record de tour sur elle-même. Plumeau voulut la soutenir mais elle se libéra, tituba encore un peu, sentit une poigne vigoureuse la soutenir puis l’enlever dans ses bras. « Je peux marcher Maître Glace » dit-elle encore à son oncle s’accrochant tout de même à son cou avant de sombrer dans l’inconscience.

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