13
Il est plus facile à l’imagination de se composer un enfer avec la douleur qu’un paradis avec le plaisir
Rivarol
Ambassade de Saphir-Plume
« Où en sommes-nous ici ?
- Comme vous voyez Annunaki » dit Jade désignant l’hologramme de la réunion. « Les caméras sont toujours branchées.
- Pourquoi en serait-il autrement ? »
Jade lâcha l’hologramme et se tourna vers Rafale. La réponse était évidente. «
Jade en revint à la réunion en cours. Dyasella y était justement, elle regardait droit dans la caméra.
« Elle veut que nous regardions » dit Rafale.
Voila une idée bien étrange pensa Jade. Un exhibitionnisme typique des mondes extérieurs.
« Non » dit Rafale « comme nous refusons de l’écouter, elle doit penser que par ce moyen elle peut nous transmettre ses idées et nous pouvons voir la situation par nous même. »
Jade réfléchit et se replongea dans la réunion suivant les parole de la Syhy sous un nouveau point de vue. L’hypothèse de Rafale n’était pas bête. Oui, plusieurs paroles de la Syhy qui lui semblaient bizarres s’expliquaient si c’était à eux qu’elle s’adressait et non au conseil. Elle était moins bête qu’elle ne le paraissait.
« Vous ne comptez toujours pas soutenir son vote ?
- Non. »
Il n’en dit pas plus et Jade s’en contenta. Accalmie ne s’était pas manifesté. Il devrait jouer sans lui. Au fond, quelque soit le candidat il ne s’approcherait pas de Saphir et Plume. « Que fait-on avec les autres délégués ? »
- On ne se les met pas à dos.
C’était évident « je voulais dire, devons nous continuer à les pousser à refuser la candidature de la Syhy ?»
Rafale soupira. « A vrai dire, je ne sais pas et j’aurais tendance à dire que je m’en fiche éperdument. Nous avons des problèmes autrement plus importants. »
Il voulait sans doute parler de ses histoires de Néfilms et de Marcus Substance.
« Il y a autre chose » reprit Jade. Récupérant l’ordinateur, il commanda au programme de bifurquer sur les autres caméras. Plusieurs Hologrammes prirent formes à cotés du premier et Jade centra celui qui l’intéressait diminuant le format et la luminosité des autres. Il zooma sur le personnage qui l’intéressait et attendit les commentaires de Rafale « Cyril, oui, je suis au courant »
C’était tout l’effet que ça lui faisait. Le Maître de la guilde du souvenir de Cashir leur passait sous le nez profitant que la villa soit prise d’assaut pour fuir. Ce rat se terrait sans qu’ils puissent le retrouver et voila qu’il apparaissait tout fringuant au milieu des réunions du conseil. « Il est en train de jouer contre nous» s’exclama Jade désignant le gros plan de Cyril sur l’écran trois D. « Il a commencé par faire larmoyer toute ses pauvres chiffes molles des mondes extérieurs avec ses histoires d’esclavagisme pour ensuite réclamer une position à part pour Cashir car on ne pouvait confondre sa province avec les territoires Adarii car eux étaient campagnes libres et que nous ne pouvions pas le comprendre. Enfin un discours incohérent et peu appréciable.
Loin de s’offenser, Rafale sourit « Il veut récupérer un statut à part pour avoir une voix de plus et se proclamer ambassadeur de Cashir »
Jade l’avait deviné « Et c’est tout l’effet que ça vous fait ? On dirait que ça vous fait plaisir !
- Très, oui. C’est une opportunité, ça fera deux voix pour Plume au sein de la confédération. Même si nous ne les utilisons pas, ça renforce la position de la planète.
- Ca ne nous fait pas deux voix mais une pour nous et une pour Cashir et si nous sommes en opposition elles s’annuleront.
- Elles ne seront pas en opposition
- Cashir est en opposition avec nous par pur principe.
- Non, pas Cyril. Il fera ce que je lui dirais »
Jade trouvait Rafale trop optimiste. Il enleva le zoom afin de voir l’ensemble de la salle se vider. Encore une réunion qui n’aura rien apporté.
Vengeance : Arsalata
« As-tu trouvé ta place ? »
La question de Marcus fit un choc à Accalmie. A son arrivée à Arsalata, Marcus lui avait dit l’emmener ici pour qu’il réfléchisse à ce qu’il voulait. Mais Il avait pris grand soin de mettre ces réflexions de coté depuis un certain temps.
« Je ne peux pas accepter d’être manipulé par qui que ce soit
- Tu ne peux le refuser. »
Bien sur que si, il le pouvait. Bien sur dans ce cas, Dyasella qui l’avait hébergé et aidé se retrouverait démunie et ils risquaient un conflit avec la Terre. Et puis non, ce n’était pas si terrible. « Dyasella s’est façonnée de bonnes relations. Elle aura la majorité. Même sans Saphir ni Plume pour la soutenir. Quant à moi,… Ho, je ne sais pas »
Marcus était septique.
« Je les déteste.
- Qui ?
- Tous. Les Adarii, Mike, Thibault
- Pourquoi ?
- J’ai l’impression de me faire manipuler.
- D’un certains points de vue, nous le sommes tous
- Que voulez-vous dire ?
- Tous nous nous retrouvons un jour ou l’autre dans l’obligation de faire des choix. Que veux-tu Accalmie ?
- Pluie m’a posé la même question.
- Et que lui as-tu répondu ?
- Je n’ai pas pu lui répondre.
- Je te la pose encore, que veux tu ?
Accalmie sourit : « le bien de tous sans doute ». Ce n’était même pas vrai mais il ne savait pas quoi répondre et refusait de l’admettre à qui que se soit
« Alors les Adarii t’offrent la meilleure place en restant sur les Maÿcentres.
- Pourquoi moi ?
- Ils te l’ont dit, personne ne voudra s’en occuper. Ca voudrait dire se retrouver sous les ordres de la Syhy Lytyl, ils ne le supporteraient pas. Ils ont déjà essayé mais ils ont une mentalité bien trop différente. Il leur faut quelqu’un de plus ouvert aux différences culturelles.
- Cette bande d’égoïste ne pense qu’à eux.
- Et toi, à qui penses-tu ?
- A la Terre, à Dyasella
- Penses-tu à Plume et à Saphir ?
- Je n’y ai jamais mis les pieds, vous ne pensez pas que j’ai d’autres préoccupations ?
- Et eux de même, pourquoi se préoccuperaient-il de la Terre ou de Dyasella ? Ils ont suffisamment à faire avec Saphir et Plume et ils font beaucoup pour les leur. »
Evidemment, vu comme ça, c’était différent. Ce qu’il aurait voulu, c’est qu’ils pensent à lui. Mais vu ainsi, c’était lui l’égoïste. Il s’affaissa dans son fauteuil et se mit à rire nerveusement. « Voilà qu’on lui proposait l’univers maintenant alors que deux ans avant il n’était qu’un simple étudiant. Et le pire, c’est qu’il n’en voulait pas. Pourquoi au fond ? Tout ce qu’il aurait pu avoir, il l’avait toujours refusé et sous quel prétexte ? Il le savait en plus, c’était parce que toujours, il dédaignait chaque opportunité parce qu’il sentait que ce n’était pas assez bien pour lui et maintenant encore qu’on lui offrait quelque chose d’inimaginable il avait ce même raisonnement. Comment pouvait-il penser ça ? C’était aberrant. Quoique après tout, ça lui faisait un point commun avec les Adarii qui semblaient être les seuls à partager son avis. Et Mike aussi qui voulait qu’il rentre avec lui. Comment pouvait-il imaginer qu’après ce qu’il avait vécu, il pourrait rentrer avec lui et reprendre ses études ou plutôt sa parodie d’étude vu que depuis bien longtemps il ne faisait que tricher. » Il releva la tête Marcus revenait avec une nouvelle théière. Il sourit. Marcus l’interrogea du regard et sourit « je crois que tu as trouvé ta voie » lui dit-il
Terre : Nice
Mike jeta un œil par delà les grilles du petit aéroport. La piste était déserte. Aucune activité. Les vols réguliers étaient rares et sans doute la majorité du chiffre d’affaire se faisait-il grâce à la location des avions de tourismes et par un temps pareil il ne devait pas en avoir beaucoup. Il distinguait bien deux avions poussés dehors devant les hangars. Rien que des appareils très communs. La pluie se mit à tomber plus fort, il se décida à entrer. Il n’y avait pas foule. Les propriétaires de cette affaire devaient maudire les dimanches comme celui là. D’un autre coté la pluie était rare dans cette région. La pièce tout en longueur pour donner la vue sur les pistes se composait de quelques tables et chaises en plastique. Un couloir avec une flèche dans laquelle on pouvait lire, vol régulier, administration et d’un bar où discutait le responsable des lieux avec une autre personne sirotant une bière. Client, amis, employé ? Et un gamin adolescent qui écoutait, un torchon sur l’épaule. L’homme derrière le bar poussa légèrement du coude celui qui lui parlait afin d’avoir la vue sur Mike et le détailla comme s’il cherchait à se rappeler où il l’avait déjà vu. Bien sur, tout le monde le connaissait. Il avait fait la une des journaux. Le premier Terrien invité sur les Maÿcentres. Il maudissait encore Tempête, il était sûr que c’était elle qui avait d’une façon ou d’une autre prévenu les médias. Quelle meilleure façon de garder quelqu’un à l’œil que de lui coller un journaliste sur le dos. La peste. Il y avait encore quelques curieux devant sa maison si bien qu’il était resté à Monté Carlo mais il ne se faisait pas d’illusion, ils découvrirait bientôt cette adresse. La confédération la connaissait. Hélène avait dit qu’ils étaient venu mais qu’elle avait réussi à fuir dans le lieu de rendez vous suivant pour revenir après la chute de Synhsy quand les choses s’étaient calmées. Le tenancier écarquilla les yeux. Il avait fini par le reconnaître. Mike eut presque envie de faire demi-tour. Il s’était remis à parler de façon précipitée mais à voix basse et celui qui devait être un ami se retourna de cette façon si caractéristique de quelqu’un qui veut être discret mais qui ne l’est pas. Faisant semblant de se gratter le nez en regardant la pendule. Au fond, ce serait plus facile ainsi. Il s’avança et demanda une bière. L’homme la lui servit puis n’y tenant plus s’exclama « vous êtes devenu la personnalité du coin ». Mike soupira mais se força à rester ouvert comme s’il était quelqu’un de sociable inventant même quelques anecdotes qui auraient pu lui arriver puis, comme aime à faire la plupart des gens, celui qui s’était présenté comme le patron sans donner plus de nom bifurqua sur le sujet qui lui tenait le plus à cœur c’est à dire parler de sa personne expliquant la formidable publicité que lui avait valu l’atterrissage des deux navettes. Il décrivit la foule qui les jours suivants était venue, juste pour voir mais qui en avait profité pour vider le bar et les recettes qui s’en s’était suivi. Il avait même eu plusieurs inscriptions supplémentaires pour l’aéroclub. Mais maintenant, ça s’était calmé, les gens avaient vite compris qu’il n’y avait rien à voir. Il avait dit cela d’un air désolé. Déjà, il avait du faire en une semaine le chiffre d’affaire de plus d’un mois et au lieu de s’en réjouir, il se plaignait que ça ne dure pas. Voilà comment étaient les gens. Il conclut en disant qu’il y avait encore eu quelques personnes dans la matinée mais que la pluie avait chassé les derniers curieux. Mike prit une grande inspiration. Il sentait le patron prêt à lui répondre : « Pourtant, la deuxième navette est encore là ? »
Il pensait qu’au moins, il allait hésiter à révéler les faits et gestes de ses locataires si spéciaux, mais pas du tout « Oui, bien sur » dit-il « mais ils ont loué un hangar et refusent de sortir leur navette alors que ça nous ferait une bonne publicité. Mais non. Impossible de s’en approcher. Il y a au moins un des pilotes qui reste à surveiller et bien sur ils font l’entretien eux-mêmes. Cela dit, on n’y connaît rien. » Le barman reprit « Le plus jeune est sympa. Il baragouine un peu d’anglais et on a bu quelques verres. L’autre est plus bourru »
Il avait dit ça comme prenant Mike à témoin. Parfait, ils semblait croire qu’il les connaissait personnellement, il n’allait pas le détromper. Il dit qu’il était d’accord.
Le jeune adolescent qui n’avait pas ouvert la bouche se contentant d’astiquer un bar déjà très propre décida de se joindre à la conversation. « La petite fille du vieux a dit que je pourrais visiter la navette un jour »
Le barman qui devait être son père se moqua de lui. Elle n’a rien compris à ce que tu lui demandais, elle ne parle même pas français. A peine treize ans et ça perd déjà la tête devant une jolie fille. Le garçon rougit jusqu’au oreille. Une gamine pensa Mike, même pas la peine de lui demander de décrire, il ne pouvait s’agir que de Grésil. La situation était encore pire que prévu. Qu’est ce qu’ils pouvaient bien manigancer ? Les hommes parlaient entre eux. Le jeune garçon disait qu’il pensait qu’elle était de la famille des pilotes. Le plus jeune des pilotes lui avait dit que elle était venue pour apprendre à piloter. Le garçon dégagea une excitation intense, sans doute à l’idée qu’une si jeune fille puisse piloter de tels engins. Il devait déjà s’imaginer à se place. Il n’était pas prêt d’y arriver à sa place. Le ton de voix du patron avait changé. Mike comprit qu’il lui parlait sans doute dans l’espoir d’avoir des renseignements supplémentaires. « Notre jeune garçon » dit-il montrant le gosse « il s’imagine déjà que c’est une sorte de princesse des Maÿcentres ». L’adolescent nia évidemment et son père reprit « Elle vient de temps en temps. C’est vrai qu’elle a de la classe.
Elle m’a donné une des pierres qu’elle utilise pour attacher ses tresses.
Le jeune garçon exhiba ignorant une petite pince sertie d’une pierre rose taillée qui devait sans doute valoir une fortune.
« La femme aussi n’est pas mal » reprit le barman.
- Je ne l’ai pas vue » dit le patron « mais sans doute n’est-ce pas n’importe qui pour avoir une navette à elle »
Mike reprit : « vous voulez dire que pour sortir, elle n’a pas eu à remplir la moindre formalité ? Des papiers, je ne sais pas. Une sorte de visa ? »
Mike sentit poindre un bon sentiment de culpabilité mais il parla comme si de rien n’était « vous savez, je ne connais pas les règles en vigueur dans ce cas. C’est vrai qu’après on est venu me trouver pour me dire que j’aurais dû l’intercepter mais je ne sais plus trop ce qu’il s’est passé. Enfin, ils ont eu l’air de dire que ce n’était pas grave mais que c’était plutôt pour nous. Que si on laissait entrer n’importe qui sur notre territoire, c’était notre problème.
« Elle ne m’a pas paru bien méchante » reprit le barman. « Une femme seule.
- N’empêche que j’ai eu droit aussi à la police ou je ne sais quel organisme de la sécurité qui m’a fait la morale. »
On avançait. Mike finit de les cueillir « bah, je suppose que vous avez demandé au pilote à quel hôtel ils étaient et puis il s’arrangeront avec eux.
- Evidemment mais je crois que la femme n’est pas resté avec eux. Elle s’est installée en ville sans doute pour faire du tourisme. »
Merde pensa Mike. Ca aurait été trop simple. « Hé oui » dit-il tout haut « les autres voulaient rester le plus proche possible pour s’occuper de la navette »
Le barman approuva. « Ils savent piloter ses engins mais même pas conduire une voiture »
Ok, il ne lui restait plus qu’à trouver l’hôtel le plus proche. Cela dit ça ne lui servait pas à grand chose à part à se faire envoyer sur les roses par Grésil. Ce qu’il voulait c’était savoir ce que manigançait Pluie et Tempête. Il enrageait. Le jeune garçon rêvassait encore en frottant ce bar qui n’en avait pas besoin. Sans doute pensait-il encore à la jolie Grésil qui lui avait tapé dans l’œil. Il ne savait pas ce que pouvait faire ce petit monstre. Il s’apprêtait à partir mais une vengeance commença à poindre au creux de son esprit. Quelque chose de bas, de mesquin, qui ne pourrait lui attirer rien d’autre que des ennuis mais il avait atteint un tel niveau d’exaspération que la raison n’était plus qu’un détail sans importance relégué derrière ses frustrations. Il commanda une autre bière. « Offert par la maison » dit le patron. Il pouvait oui. Sans doute espérait-il qu’il lui fasse encore un peu de pub. Il allait être servi. Il but une gorgée et se tourna vers le petit à l’autre bout du bar. « La fille, elle n’est pas de la famille du pilote. »
Les trois hommes arrêtèrent tout activité pour se tourner vers lui. L’homme qui avait servi de délégué Terrien sur les Maÿcentres, celui qui avait personnellement assisté à la chute du président et qui refusait d’en parler aux journalistes, cet homme là allait leur donner une information. Pour la première fois, il aperçut dans toute son ampleur le bénéfice qu’il pourrait tirer de sa situation et des journalistes accrochés à sa porte. Son auditoire pour l’instant composé de trois personnes était tout ouïe. Il devait faire attention, ne pas en dire trop afin d’avoir encore de quoi marchander mais suffisamment pour que ça se répandent et leur donne une bonne gifle bien méritée.
« Ce n’est pas sa petite fille » répéta-t-il « c’est la fille de l’autre femme. « Ce sont des grosses pointures pour la confédération, des sorcières très puissantes. Je ne comprends pas pourquoi ils les ont envoyées sur Terre »
Maÿcentres : Bâtiment du conseil
« Attendez » Dysella s’exprima dans la langue de Plume pour donner plus d’importance à celui qu’elle interpellait à la sortie de la réunion. « J’aimerais vous parler » dit-elle au nouvel ambassadeur de Plume. C’était inespéré. C’était une voix gagnée d’avance. Cashir avait été meurtri par Synshy. Chaque jour elle s’en servait d’exemple pour justifier sa politique. Pour que de telles horreurs n’arrivent plus. Cyril s’était arrêté attendant d’entendre ce qu’elle avait à dire. « Pas ici » dit-elle « marchons un peu » ajouta-t-elle ne voyant pas comment lui expliquer que parler dans une salle de réunion n’était pas aussi discret qu’il y paraissait. « Je suis heureuse que cette voix vous soit accordée » Cyril hocha la tête. Il devait s’en douter, elle l’avait fortement soutenue. « Je pense qu’on pourra faire de grandes choses pour Cashir » Elle vit les poings de Cyril se fermer. Il s’arrêta de marcher et se tourna vers elle « La seul chose que vous ferez c’est foutre la paix à Cashir. Vos beaux projets, nous n’en voulons pas. Les mondes extérieurs ne nous ont jamais rien apportés d’autres que des ennuis. »
Elle s’était mal exprimée. Avec quelqu’un de la sensibilité de Cyril, ça ne pouvait pas passer. « bien sur, j’en ai parlé dans la réunion, l’autonomie de Cashir…
- Vos histoires d’autonomie, je m’en moque. Je ne veux plus avoir à faire à vous.
- Vous soutenez ma candidature et ensuite vous n’entendrez plus jamais parler de nous.
« Cyril se mit à rire nerveusement doucement d’abord puis de plus en plus fort. « C’est vous qui me dites ça ? Celle qui a traîné ma fille sur Plume la laissant à moitié morte dans le désert ! »
Dyasella s’arrêta net. Les Adarii avaient dû parler à Cyril et l’engorger de mensonge. Ils s’étaient approchés de la sortie. Dyasella le convainc de sortir avec elle et de s’asseoir dans un jardin à l’écart. Elle releva son étole et s’écarta qu’on ne dise pas encore que
- C’est bien cela le problème. Je ne doute pas que vous fassiez votre possible. Je crains juste que ce ne soit pas suffisant. Et même si ça l’était, le prochain président sera peut-être un autre Synshy ou celui d’après. Nous ne pouvons vivre dans la crainte de ce qui risque de nous tomber dessus avec quelqu’un qui fait son possible.»
Dyasella comprenait ce raisonnement, c’était celui d’un homme blessé qui avait trop lutté et qui ne pouvait imaginer que c’était terminé.
« Au moins je vous promets de faire tout mon possible pour Cashir, c’est plus que ne vous offrirons n’importe lequel de mes concurrent. »
- Me harceler ainsi ne servira à rien, je ne suis pas libre de mon choix. J’imagine que vous avez sans doute de bons sentiments, mais il fallait faire quelque chose avant. Maintenant, c’est trop tard. Cashir passera sous protectorat Adarii. »
Dyasella se recula prise de stupeur « Le prix à payer en sera encore plus élevé qu’avec nous ! »
Cyril se leva sans montrer la moindre trace d’autre chose qu’une grande lassitude
« Mais le résultat en sera plus fiable. Vous n’avez rien fait pour nous et maintenant vous jouez de vos grands airs comme quoi tout va changer mais ce n’est que des paroles. Les Adarii ont chassé Synshy, ont sauvé la vie de ma fille, et ont des moyens concrets d’assurer notre protection. Que voulez-vous que je fasse ? »
Il s’éloigna et Dyasella se laissa aller sur le banc. Et dire que ce devait être une voix pour elle. Et en plus, elle ne lui en voulait même pas. Elle comprenait tout à fait son point de vue. Sans doute à sa place ferait-elle pareil.
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